Diplômé d'une école de cinéma, j'avais décidé coûte que coûte de tourner mon premier film, un court-métrage dont j'avais écrit le scénario moi-même : "Créneau d'une pipe". C'était l'histoire simple de quatre amis dans une grosse voiture qui cherchent à se garer dans Paris, trouvent une place un peu juste mais insistent quand même, et tandis que le chauffeur maladroit s'énerve sans succès sur son difficile créneau, ses amis tentent de l'aider tout en se moquant d'abord gentiment, puis ouvertement de lui. La scène provoque un attroupement hilare, des commentaires fusent. Pour finir, la voiture est complètement coincée entre les deux autres alors que juste à côté une belle place se libère. Une scène de la vie quotidienne à Paris, en quelque sorte. Rien de bien original, mais traité sur le mode de l'humour, j'étais sûr de mon effet…
Seulement voilà… Pour financer mon court métrage, j'étais un peu à court moi-même. Même si je songeais à faire jouer des amis, il me fallait quand même un peu de matériel, et surtout payer le montage. Les frais s'accumulent vite, dans la profession.
A l'époque, je ne vivais que de petits boulots en attendant de devenir l'égal de Tarantino. Je partageais alors un logement avec mon amie du moment, qui est depuis devenue ma femme. Elle croyait en moi et avec son salaire fixe de fonctionnaire, elle était prête à m'aider. Mais nous avions déjà pas mal de crédits sur le dos, crédit consommation, prêt automobile, et la banque commençait à s'inquiéter régulièrement de notre budget. Impossible de souscrire auprès d'elle un nouvel emprunt.
Nous avons donc tenté le rachat de credit. J'avais eu vent du processus qui consiste en un rachat de tous les crédits en cours, à un taux généralement renégocié, pour les remplacer par un prêt unique rééchelonné dans le temps, assorti généralement d'un fond de trésorerie. Ca n'a pas été facile, mais j'ai finalement réussi à convaincre la personne que nous avons rencontrée du bien fondé de mon projet… et j'ai pu faire le film ! "Créneau d'une pipe" a obtenu plusieurs prix dans différents festivals, la presse en a parlé et grâce au regroupement de crédits ma carrière était lancée !
Bon, je vous laisse, j'ai un déjeuner à treize heures avec Depardieu. Moteur !
Seulement voilà… Pour financer mon court métrage, j'étais un peu à court moi-même. Même si je songeais à faire jouer des amis, il me fallait quand même un peu de matériel, et surtout payer le montage. Les frais s'accumulent vite, dans la profession.
A l'époque, je ne vivais que de petits boulots en attendant de devenir l'égal de Tarantino. Je partageais alors un logement avec mon amie du moment, qui est depuis devenue ma femme. Elle croyait en moi et avec son salaire fixe de fonctionnaire, elle était prête à m'aider. Mais nous avions déjà pas mal de crédits sur le dos, crédit consommation, prêt automobile, et la banque commençait à s'inquiéter régulièrement de notre budget. Impossible de souscrire auprès d'elle un nouvel emprunt.
Nous avons donc tenté le rachat de credit. J'avais eu vent du processus qui consiste en un rachat de tous les crédits en cours, à un taux généralement renégocié, pour les remplacer par un prêt unique rééchelonné dans le temps, assorti généralement d'un fond de trésorerie. Ca n'a pas été facile, mais j'ai finalement réussi à convaincre la personne que nous avons rencontrée du bien fondé de mon projet… et j'ai pu faire le film ! "Créneau d'une pipe" a obtenu plusieurs prix dans différents festivals, la presse en a parlé et grâce au regroupement de crédits ma carrière était lancée !
Bon, je vous laisse, j'ai un déjeuner à treize heures avec Depardieu. Moteur !
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