Bayer aux corneilles


Vous avez acheté votre appartement depuis dix ans et votre salon est d’origine. Cette grande pièce de 50 m2 est à refaire complètement, du sol au plafond. N’étant pas très bricoleur, vous ne vous voyez pas entreprendre un tel chantier et vous n’osez pas demander de l’aide à vos amis. Vous avez tout de même contacté un professionnel qui vous a établi un devis.

Bien évidemment, ces travaux ont un coût et vous n’avez pas la trésorerie nécessaire. Comme vous ne voulez pas contracter un prêt qui alourdirait votre budget, déjà entamé par votre prêt immobilier et deux crédits à la consommation, vous restez sans rien faire, à « bayer aux corneilles ».

Que veut donc dire cette curieuse expression ?

Selon le Robert, cette elle signifie « rêvasser, perdre son temps en regardant en l’air niaisement ».

Cherchons plus loin, du côté de l’étymologie.

On y trouve trois verbes proches et presque trois origines :

-Bâiller (du bas latin bataculare) : ouvrir la bouche, « bâiller aux chimères » (La Fontaine), d’où les dérivés bâillement, bâilleur (« un bon bâilleur en fait bâiller sept »), un bâyon, bâillonnement, entrebâiller (une fenêtre, par exemple).

- Bayer (du latin batare) : ouvrir la bouche au sens de bâiller. Ce verbe a évolué en badare ou battare, puis baer, baier, beer avec le sens d’être ouvert, d’aspirer, de rêver et, précisément, il ne subsiste plus aujourd’hui sous cette forme que dans l’expression « bayer aux corneilles ». En revanche, la forme « béer » reste au plan littéraire dans les expressions : « béer d’étonnement ou d’admiration » et au participe passé comme adjectif dans « bouche bée » ou au participe présent dans « béant » (qui a donné « béance »). De bouche bée est venu bégueule (femme qui s’effarouche et se scandalise d’un rien) et baba (« rester baba ») et même baie (ouverture dans un mur).

- Bailler (du latin bajulare) : porter sur son dos. En vieux français « baillier / baillir »signifiait « porter, recevoir, attraper, traiter », d’où « mal baillir » c'est-à-dire « maltraiter, donner, donner à bail ». Il subsistera dans le sens de donner (des coups) jusqu’au XVIIe siècle : « Je te baillerai sur le nez, si tu ris davantage » (Molière, Le Bourgeois gentilhomme). Il ne subsiste plus guère aujourd’hui que dans l’expression « Vous me la baillez belle » (vous m’en donnez de drôles de nouvelles, vous voulez m’en faire croire) et en créole : « Ba moin en tibo, Deux tibo, trois tibo doudou, Ba moin en tibo, Deux tibo, trois tibo d'amou, Ba moin en tibo » (Baille moi un bisou, deux, trois …). Anecdote en rapport (fumeux !) avec l’expression : en 1644, Corneille supprima ce verbe partout où il l’avait employé. Ses dérivés comme bail (une location), bailleur (un loueur) et bailli (gouverneur) sont restés.

On a bien compris que notre expression est proche de celle de La Fontaine au verbe et au COD près ! Alors, d’où viennent les corneilles auxquelles on ouvre un large bec ?

A priori, la corneille ne se mangeant pas (par dédain parce qu’elle est tout à fait comestible) est chose négligeable pour les chasseurs (qui ne la tuent que pour sauver les canards dont elle se nourrit des œufs) et passer son temps à la regarder est donc perte de temps. Autrefois, les fruits du cornouiller, petites drupes rouges qui se consomment guère davantage du fait de leur saveur très acidulée quand elles ne sont pas blettes, était appelés corneilles (cornouilles aujourd’hui). Les regarder, c’était aussi perdre son temps.

Il semble que l’explication du Robert soit la plus plausible. Quand on regarde les corneilles poussives voler, c’est qu’on a rien de mieux à faire et donc qu’on s’ennuie.

Vous, vous avez précisément quelque chose d’important à faire même si vous ne le savez pas encore ! Votre épouse commence à s’impatienter et n’ose même plus inviter vos amis à la maison, tellement ce salon lui devient insupportable.

Alors, plutôt que de « bayer aux corneilles », contactez un expert en réaménagement de crédits ! Un courtier spécialisé va analyser votre situation et rechercher pour vous la meilleure solution. Il va vous proposer une restructuration de vos prêts en y incluant les travaux de votre séjour. Vous allez vous retrouver avec un seul prêt dit « de substitution » dont la mensualité globale sera maintenue voire même diminuée en contrepartie d’un allongement de la durée d’amortissement. Les taux des opérations de rachat de crédit immobilier étant à leur plus bas niveau depuis 1945, vous n’y perdrez pas au change ! De plus, ce regroupement de crédits vous permettra de maintenir le niveau de vie antérieur à vos travaux. Enfin, cerise sur le gâteau, vous n’aurez plus qu’un seul crédit et un interlocuteur sans changer de banque, c’est dire si la gestion de votre endettement s’en trouvera grandement facilitée.

Alors, n’attendez plus pour faire de votre séjour un lieu où il fait bon vivre. Retrouvez le plaisir de recevoir vos amis grâce au rachat de crédits ! Et plus question de « bayer aux corneilles » !

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