Se faire plumer



Vous avez décidé de vous marier prochainement. Âgé de 35 ans, vous travaillez dans la grande distribution depuis plusieurs années et vous êtes propriétaire d’un petit deux pièces. Vous remboursez votre prêt immobilier et un prêt à la consommation contracté pour l’achat d’une voiture. Vous vous êtes aussi laissé tenter par un revolving pour divers achats. Votre future épouse a elle aussi des engagements juridiques et financiers qu’il est indispensable de reconsidérer à la faveur de ce nouveau départ à deux dans la vie. Tous les deux, vous avez décidé d'organiser une grande fête pour faire de votre mariage un moment inoubliable. Or, fête rime avec dépenses ! Vous voici confronté au financement des frais du mariage (alliances, vêtements, invitations, cérémonie, menus) mais aussi à ceux du voyage de noces dont vous rêvez tous les deux.
Comment réaliser tout cela financièrement ? Par un nouveau crédit ? En utilisant votre révolving ? Pas question, car vous n’avez pas envie de vous « faire plumer » !
Quelle expression bizarre…

D’après Le Robert, Dictionnaire historique de la langue française d’Alain Rey, le verbe plumer est attesté au figuré pour « tirer la moustache d’un homme » au début du XIIe siècle. Au XIIIe siècle, ce verbe signifie « arracher les plumes d’un oiseau » et au sens figuré dépouiller, voler quelqu’un.

L’étymologie du mot « dupe » nous éclaire sur cette métaphore. En effet, ce mot vient de la huppe, oiseau qui tire son nom de sa huppe ou crête de plumes à l’époque très convoitées des nobles et nantis (personnes « huppées »). Déhupper, c'est enlever la huppe de l'animal, donc le plumer. Autrement dit, le dupé s'est fait plumer !

Puis, à la fin du XVe siècle, le pigeon (oiseau plus courant que la huppe) désigne alors celui qu'on attire dans une affaire pour le dépouiller, le tromper. De ce mot est dérivé le verbe « pigeonner ».

Alain Rey précise encore que l’expression « se faire plumer » est toujours utilisée de nos jours dans le sens de se faire escroquer, ruiner, grâce à certains mots et locutions comme pigeon - se faire pigeonner - alors que l’expression « plumer la poule » employée au XVIIe siècle a disparu.

Pas question que vous vous fassiez « plumer » ! Un de vos proches vous suggère d’opter pour un réaménagement de crédits à la faveur de la baisse des taux de l'immobilier par rapport à celui de votre prêt d'acquisition. Vous vous renseignez alors auprès d’un courtier spécialisé qui vous informe qu’un rachat credit immobilier permet non seulement de regrouper les crédits et les dettes de chacun de vous en un seul et unique prêt de restructuration, mais aussi de financer les frais occasionnés par votre mariage. Vous n’aurez plus qu’un seul crédit, une seule mensualité diminuée ou maintenue en contrepartie de l'allongement de la durée d'amortissement et un seul interlocuteur, le tout, sans même avoir à changer de banque.

Vous avez eu raison de suivre les conseils de vos amis. Grâce au regroupement de crédits, vivez des instants inoubliables sans risquer de vous « faire plumer » !

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